SYLVAIN LE CORRE & NICOLAS DESVERRONNiÈRES

En juin 2017, le rover Curiosity, qui explore la planète Mars depuis 2012, découvre un objet non identifié de forme circulaire. Après analyse, il s’avère que cet objet provient du robot lui-même, probablement abandonné lors de son atterrissage.

Cette anecdote devient pour nous une règle du jeu dans l’exploration terrestre que nous menons. Celle-ci se développe, plus localement, sur un site d’extraction de kaolin (une argile blanche utilisée principalement pour la fabrication de la porcelaine).

La transformation permanente de cette carrière offre un paysage spécifique constitué de collines blanches, de dénivelés abruptes et de lacs verts. Un espace hors du temps entouré de végétation, un « ailleurs » propice à l’expédition, à l’aventure.

Cette aventure se situe dans l’observation d’un paysage au sein duquel chaque élément devient la source d’une analyse précise. La trouvaille d’un boulon, d’une carlingue de fusée ou d’un étrange caillou nécessite alors la même considération. Il en résulte un ensemble de céramiques et de dessins qui témoignent de cette exploration.

Sylvain Le Corre & Nicolas Desverronnières


Sylvain Le Corre est né en 1988. Il vit et travaille à Lorient. Il étudie les arts plastiques et s’oriente vers l’EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne) – site de Lorient. Il obtient son DNAP en 2011 et son DNSEP en 2014.

Sylvain Le Corre explore des paysages, par ce qui les composent. Entre une étude naturaliste ou une introspection, il créer des installations sous la forme d’immersion dans l’intimité des milieux naturels. C’est ainsi qu’il, note, enregistre, photographie les détails insolites, les curiosités naturelles, les anomalies du monde animal, végétal, minéral, pour ensuite recréer à l’atelier ses cabinets de curiosités, ses mondes fantasmés. Il développe son propre vocabulaire et invente un monde dans lequel toute création serait en état de transition. Chaque prélèvement dans la nature est prétexte à l’existence d’un nouveau langage à travers des dessins, des aquarelles, des volumes. Ses  »observatoires », ses incursions dans le monde souterrain, ses échantillonnages du sol nous mènent vers le centre de la terre, de l’univers.

Son travail est régulièrement exposé entre la Bretagne et l’Alsace, plusieurs expositions personnelles et  collectives notamment en 2015 à la Biennale de Mulhouse, en  2017 à la Galerie Pierre Tal Coat, Hennebont et la Galerie Lézard, Colmar. Son œuvre est présente dans la collection de l’artothèque d’Hennebont.

Il mène également des projets avec le collectif d’artistes Multi-Prises à travers des résidences, expositions ou des ateliers en milieu scolaire.

En parallèle de sa pratique, il développe aussi un travail collaboratif avec l’artiste Nicolas Desverronnieres, principalement axé sur des créations in-situ.


Nicolas Desverronnières est né en 1988 à Nantes, vit et travaille à Lorient. En 2008, après un diplôme de BT dessinateur-maquettiste effectué à Nantes, il s’oriente vers l’EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne) site de Lorient. 
Il obtient son DNAP en 2011 et son DNSEP en 2014. À  travers une pratique de la sculpture et du dessin, il élabore des récits alimentés d’éléments ordinaires, d’objets quotidiens et symboliques, devenant les sujets d’étude d’une observation détaillée. L’analyse pseudo-scientifique de ces objets utilisant le vocabulaire de diverses pratiques telles que l’architecture, les parcs d’attractions ou la géologie permet d’en faire surgir la matière première afin de générer des paysages fictifs et référencés, devenant le sujet ainsi que le prétexte à l’aventure et à l’exploration. Revisiter et questionner sans cesse ce qui nous semble habituel, normal et normé, partant des structures de rangements de l’habitat individuel pour ensuite amener ces recherches à s’étendre aux espaces publics et territoires plus vastes.
En 2012, il réalise une sculpture dans le cadre d’un marché public pour la ville de Pont-Scorff intitulée Tour de ronde. En 2013, il participe au projet de recherche sur la ville de la Nouvelle-Orléans dans le cadre du projet Géographies Variables.
En 2015, il travaille sur un projet collectif avec les artistes Barbara Filâtre et Marion Bailly-Salin intitulé Stolonia en partenariat avec la ville de Lorient. Ce travail questionne le statut et la relation aux parcs et jardins d’une ville, il donnera lieu à une exposition / parcours dans Lorient au mois d’octobre 2015.
En 2016, la réalisation de l’exposition Sabotages – qui sera diffusée dans les différents sites de l’Université Bretagne Sud – devient le point de départ d’une exploration de la Théorie de la terre creuse. Il mène également des projets avec le collectif d’artistes Multi-Prises à travers des résidences, expositions ou des ateliers en milieu scolaire. En parallèle de sa pratique, il développe aussi un travail collaboratif avec l’artiste Sylvain Le Corre, principalement axé sur des créations in-situ.


Je tiens à remercier la Galerie Éponyme de me permettre de poursuivre dans ses murs le travail entamé pour Alios! Cette carte blanche m’autorise à aller au-delà des pièces produites pour l’exposition HYPERMuralité et à accompagner certains artistes durant les mois qui viennent. Première proposition, Étrange Caillou de Nicolas Desverronnières en binôme avec Sylvain Le Corre, avec qui il partage le même intérêt pour l’étrangeté et l’observation du monde. Créer des vestiges, des objets surréels, enrichis d’une collaboration rejoignant leurs deux pratiques. Sylvain Le Corre, qui entrera bientôt en résidence au Domaine de Kerguéhennec, est un observateur minutieux qui ne cesse de fouiller le paysage en quête de sens. Nicolas quant à lui, développe un rapport plus fictionnel au quotidien, aux choses trouvées, banales et pourtant mystérieuses. Ils se retrouvent autour de l’idée réjouissante de l’archive, de la fouille “archéologique“, tentés qu’ils sont de créer une pseudoscience où le dessin et la céramique les rapprocheraient de véritables découvertes : vases, amphores… Sans parler du plaisir du matériau, de la terre qu’on manipule. Si vous prêtez l’oreille, peut-être entendrez-vous les stridences du satellite en vol stationnaire dans le ciel de La Teste que présente, sous le titre Carlingue, le jeune breton. Carlingue est en bois de cagette… Bienvenue sur la dune.

Je tiens à remercier la Galerie Éponyme de me permettre de poursuivre dans ses murs le travail entamé pour Alios! Cette carte blanche m’autorise à aller au-delà des pièces produites pour l’exposition HYPERMuralité et à accompagner certains artistes durant les mois qui viennent. Première proposition, Étrange Caillou de Nicolas Desverronnières en binôme avec Sylvain Le Corre, avec qui il partage le même intérêt pour l’étrangeté et l’observation du monde. Créer des vestiges, des objets surréels, enrichis d’une collaboration rejoignant leurs deux pratiques. Sylvain Le Corre, qui entrera bientôt en résidence au Domaine de Kerguéhennec, est un observateur minutieux qui ne cesse de fouiller le paysage en quête de sens. Nicolas quant à lui, développe un rapport plus fictionnel au quotidien, aux choses trouvées, banales et pourtant mystérieuses. Ils se retrouvent autour de l’idée réjouissante de l’archive, de la fouille “archéologique“, tentés qu’ils sont de créer une pseudoscience où le dessin et la céramique les rapprocheraient de véritables découvertes : vases, amphores… Sans parler du plaisir du matériau, de la terre qu’on manipule. Si vous prêtez l’oreille, peut-être entendrez-vous les stridences du satellite en vol stationnaire dans le ciel de La Teste que présente, sous le titre Carlingue, le jeune breton. Carlingue est en bois de cagette… Bienvenue sur la dune.

Christian Pallatier Historien d’art – Commissaire indépendant Directeur de Connaissance de l’art contemporain

ÉTRANGE CAILLOU
Du 07 Septembre au 14 Octobre 2017


Cette aventure se situe dans l’observation d’un paysage au sein duquel chaque élément devient la source d’une analyse précise.

Extrait de texte